Lunggi Randa, « Ratu » (reine) du défenseur de la forêt indigène Wundut

Le marapu est une religion indigène pratiquée par certains habitants de l’île de Sumba qui fondent leurs croyances sur les esprits de leurs ancêtres. Dans la croyance Marapu, Lunggi Randa est une reine ou un chef spirituel de la communauté indigène. En tant que reine, Lunggi Randa a la responsabilité de réglementer les relations entre les membres de la communauté indigène, qu’il s’agisse des relations entre les concitoyens, des relations entre la communauté indigène et le Créateur ou des relations entre la communauté indigène et la nature.

Lunggi Randa et d’autres membres de la communauté indigène préservent la forêt coutumière de Matawongu dans le district de Sumba Est. Pour Lunggi Randa, la forêt coutumière est un tampon pour la survie de la communauté indigène de Marapu, car la forêt qu’ils protègent fournit les différents besoins nécessaires à la communauté de Marapu : bois pour la construction des maisons traditionnelles, nourriture, légumes, épices, proies pour les plantes médicinales, fourniture d’eau pour toute la vie en amont et en aval. Pour le peuple indigène de Marapu, l’utilisation de la forêt interdit à la communauté de prendre ou d’exploiter la forêt au-delà des besoins qui ont été déterminés dans les délibérations coutumières, afin que la durabilité de l’écosystème puisse être maintenue.

Dans le but de maintenir la durabilité de la forêt coutumière, Lunggi Randa et le peuple indigène Marapu effectueront Hamayang Kacua Utang, un rituel traditionnel visant à maintenir la forêt. Selon les croyances des Marapu, ce rituel vise à rappeler les âmes ou les esprits de toutes les plantes, de tous les animaux, de tous les oiseaux et de tous les êtres vivants qui composent l’écosystème forestier et qui sont morts à cause des incendies de forêt, de l’exploitation forestière, du braconnage, etc. Une fois les esprits rappelés, la forêt retrouvera son état d’origine. Une fois les esprits invoqués, ils sont renvoyés au Créateur par le biais de rituels traditionnels.

Lunggi Randa espère que leurs bonnes pratiques pourront devenir des solutions locales pour contribuer au changement climatique mondial.